Ce mercredi 10 décembre (ou mardi 9 à Paris), l’Australie est devenu le premier pays au monde à interdire les réseaux sociaux aux adolescents de moins de 16 ans. La loi, soutenue par l’ensemble des partis du pays et votée le 28 novembre 2024, entre donc désormais en application. Sont concernés pour le moment les plateformes Tiktok, Instagram, Facebook, Youtube, Snapchat, Reddit, X, Threads et Twitch. Selon le gouvernement australien, cette liste est cependant susceptible d’évoluer.
Les réseaux sociaux interdits aux moins de 16 ans
Il y a deux jours, des centaines de milliers d’adolescents se sont donc réveillés déconnectés des applications. Sur Snapchat par exemple, un message s’affiche : "votre compte a été bloqué". On peut lire sur la page que "selon les nouvelles lois australiennes, les Snapchatteurs de moins de 16 ans ne peuvent plus accéder à l’application. Youtube, lui, reste accessible en accès libre, sans compte. Le géant de la tech Meta (Instagram, Facebook, Threads) condamne cette interdiction, privant ses plateformes de nombreux utilisateurs. Le groupe a cependant annoncé avoir commencé la suppression des comptes en ligne concernés.
Comment mettre cette loi en application ?
De son côté, le gouvernement australien admet que la mise en place pourrait être imparfaite à ses débuts, et que certains adolescents pourraient trouver le moyen de continuer à utiliser les plateformes. Plusieurs d’entre elles envisagent avoir recours à l’intelligence artificielle pour estimer l’âge des utilisateurs sur leurs photos. Ils pourraient également avoir à fournir un document d’identité pour la création d’un compte. En l’attente d’une solution fiable, le gouvernement remet la responsabilité sur les plateformes. Si ces dernières ne respectent pas l’interdiction, elles risquent de payer une amende équivalente à une trentaine de millions d’euros.
Protéger la santé des plus jeunes
Cette nouvelle législation est mise en place en premier lieu pour protéger la santé des plus jeunes. Selon le premier ministre australien, les réseaux "sont utilisés comme une arme par les harceleurs", "sont vecteurs d’anxiété" et constituent "un outil pour les prédateurs en ligne. Dans cette lignée, plusieurs pays scrutent l’expérimentation australienne. C’est notamment le cas de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie et même de la France. Pour rappel, selon le baromètre annuel de l’association e-enfance, 18% des enfants ont été confrontés au cyberharcèlement au moins une fois en 2024, soit près d’un jeune sur cinq.