Vous souhaitiez juste checker un message, et vous voilà encore en train de scroller TikTok une heure plus tard. Vous vous étiez promis d’arrêter le sucre, mais impossible de résister au carré de chocolat après le repas. Pourquoi est-il si difficile de se débarrasser des mauvaises habitudes ? Ce n’est pas un simple manque de volonté, mais bien un mécanisme naturel du cerveau qui favorise ces comportements.

Le cerveau, une machine à économiser de l’énergie
Notre cerveau est conçu pour optimiser son énergie et automatiser le plus de tâches possible. Une habitude, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est en réalité un raccourci neuronal qui permet de fonctionner en mode pilote automatique.
À force de répéter une action, comme vérifier son téléphone dès qu’on s’ennuie, le cerveau crée des circuits neuronaux qui rendent ce comportement de plus en plus instinctif. Plus on le fait, plus ces connexions se renforcent et plus il devient difficile de s’en débarrasser. C’est pour cela que certaines habitudes semblent ancrées en nous, comme se ronger les ongles, grignoter devant la télé ou remettre toujours une tâche au lendemain.
Les mauvaises habitudes nous apportent une récompense immédiate
Le plus gros piège des mauvaises habitudes, c’est qu’elles activent le circuit de la récompense. Chaque fois qu’on adopte un comportement plaisant, comme manger un fast-food, procrastiner ou fumer, le cerveau libère de la dopamine, l’hormone du plaisir.
Le problème, c’est que ce système préfère la gratification instantanée plutôt que les bénéfices à long terme. Résultat, notre cerveau nous pousse à choisir ce qui nous procure du plaisir immédiatement, même si cela nous nuit sur la durée. C’est pour cela qu’il est plus tentant de scroller sur son téléphone que de se mettre à lire un livre ou de faire du sport. À force, on devient accro à ces petits plaisirs rapides, et il devient difficile de s’en passer.
Pourquoi est-il si difficile de casser une habitude ?
Les mauvaises habitudes s’ancrent profondément grâce à la répétition. Chaque fois qu’on répète une action, on renforce les connexions neuronales associées, ce qui rend ce comportement de plus en plus automatique. Si vous prenez votre téléphone chaque matin au réveil, votre cerveau finit par associer ce geste au réveil lui-même. Très vite, vous le faites sans même y penser, comme un réflexe conditionné.
C’est ce qui explique pourquoi on replonge si facilement dans de vieilles habitudes, même après avoir essayé de les changer. À l’inverse, se défaire d’une habitude demande un effort conscient. Il faut créer un nouveau circuit neuronal tout en affaiblissant l’ancien, ce qui peut sembler difficile au début. Mais comme toute habitude se forme par la répétition, il suffit de pratiquer un nouveau comportement assez souvent pour qu’il devienne aussi automatique que l’ancien.
Notre cerveau résiste au changement
Changer ses habitudes, même quand on sait qu’elles sont mauvaises, est compliqué parce que notre cerveau déteste l’incertitude. Il préfère ce qui est prévisible et rassurant, même si ce n’est pas bon pour nous. Modifier une habitude demande un effort supplémentaire, ce qui peut être perçu comme un stress. C’est pourquoi, au moindre coup de fatigue ou de baisse de motivation, on a tendance à retomber dans nos anciens schémas. Le cerveau choisit la facilité plutôt que l’effort.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en comprenant ces mécanismes, il devient possible de hacker son cerveau pour remplacer les mauvaises habitudes par de meilleures. Avec un peu de patience et de stratégie, il est tout à fait possible de reprendre le contrôle et de reprogrammer ses automatismes pour adopter un mode de vie plus sain et équilibré.