Manger en pleine conscience, ce n’est pas une tendance, c’est une vraie philosophie. L’idée ? Prêter attention à ce qu’on mange, à ce qu’on ressent et à la manière dont nos choix influencent notre corps et notre esprit. Présente depuis des siècles dans de nombreuses cultures, cette pratique revient aujourd’hui sur le devant de la scène, portée par l’envie de mieux vivre et de mieux se nourrir. Parce qu’au fond, manger simplement, c’est aussi apprendre à savourer le silence et c’est peut-être bien le meilleur assaisonnement.

Manger pour méditer : Un héritage venu du Japon.
Au pays du soleil levant, certains temples bouddhistes pratiquent depuis des siècles les repas silencieux. Leurs moines pratiquaient à table le "ôryioki", un rituel millénaire de repas dans le silence absolu. L’objectif est encore et toujours, la pleine conscience. L’idée n’est pas de faire le vide, mais de remplir le moment. Nourrir le corps et l’esprit. Le geste devient sacré, la mastication presque une prière. Et quand cette philosophie arrive dans nos capitales occidentales, elle devient la nouvelle forme chic du mindful eating. Par la suite, la tendance a ensuite été enseignée et popularisée dans les années 70 par des personnalités telles que Jon Kabat-Zinn et Thich Nhat Hanh.
Le repas comme retraite mentale.
Entre les open-spaces, les transports et les notifications permanentes, le silence est devenu un bien rare. Alors forcément, le fait de manger dans le calme devient une expérience quasi sensorielle. Pour se faire, des restos "silent tables" ouvrent à Londres, Paris et Berlin où les clients signent une charte : pas de téléphone, pas de discussion. De quoi sortir plus léger, avec ou sans dessert.
À Berlin, "Le silence supper" est une adresse incontournable de diners de ce genre. À Londres, "The mindful Chef events" propose des repas guidés avec introduction à la méditation. Quant à Paris, "Les diners silencieux" organisés dans des lieux atypiques (galeries, rooftop, ateliers) invitent également à venir goûter le silence. De nombreux hôtels et centres de méditations proposent également ce genre de repas. Le client savourera d’autant plus le son des aliments, le croquant, le crémeux ou encore le fondant, reprennent doucement leur droit. Comme de l’ASMR naturel, mais sans micro ni montage.
"Je mange donc je suis" : un dicton à méditer sans modération...
Au-delà des ballonnements, des crampes, d’une digestion lourde, d’un déséquilibre métabolique, d’une résistance à l’insuline, d’une fatigue chronique et de bien d’autres méfaits que peut procurer une assiette chronométrée, c’est bel et bien la perte sensoriel et émotionnel qui nous fait le plus défaut.
"Je mange donc je suis" prend tout son sens. Et finalement, être dans le moment présent nous confère un bien précieux, la présence. Et dans cette déconnexion choisie, il y a peut-être la plus belle des médecines modernes. Déposer son téléphone, c’est un peu comme poser sa fourchette entre deux bouchées : un geste simple, presque anodin, mais profondément réparateur. Comme quoi, le chemin de la sagesse commence par s’emprunter, non pas avec un bâton de pèlerin à la main, mais avec un couvert dans chaque main.
Les infos pratiques à connaître !
Le café Kawaa propose des ateliers "mindfull eating" à Paris dans le 12ème arrondissement. Il invite les visiteurs à manger en silence pour une expérience gastronomique, sensorielle et émotionnelle en parfaite symbiose !
Adresse : 24 Avenue Daumesnil, 75012 Paris.
Horaies : le lundi de 8h à 18h30, du mardi au vendredi de 8h à 22h. !
Rendez-vous sur https://paris.kawaa.co !