Vous avez sûrement entendu parler de l'effet placebo, où des substances sans principe actif peuvent améliorer l'état de santé de certaines personnes grâce à des mécanismes psychologiques et biologiques. Mais vous est-il déjà arrivé de vous sentir mal après avoir lu les effets indésirables d'un médicament ? Ou même de ressentir des symptômes simplement en entendant des récits alarmants sur des maladies et leurs effets secondaires ?

Qu’est-ce que l’effet nocebo ?
L'effet nocebo est un phénomène où des symptômes physiques apparaissent à cause de pensées ou attentes négatives, sans cause médicale réelle. En d’autres termes, une personne peut ressentir des douleurs, de l’anxiété ou d’autres effets secondaires simplement parce qu’elle craint qu’un traitement ou une situation ne lui nuise, même si ce n’est pas le cas.
C’est l’inverse de l’effet placebo, où l’attente positive d’un traitement peut induire une amélioration, même sans substance active. Dans le cas du nocebo, ce sont des croyances négatives qui génèrent des symptômes physiques. Ce phénomène démontre la puissance du mental sur notre corps, parfois au détriment de notre bien-être, et il est largement étudié en psychologie et médecine.
Effet nocebo : quel est le rôle des réseaux sociaux ?
Ce phénomène ne se limite pas aux médicaments. Avec la multiplication des informations non vérifiées sur les réseaux sociaux, l’effet nocebo prend de l’ampleur et suscite des inquiétudes chez les professionnels de santé.
La diffusion de fausses informations, de témoignages erronés ou négatifs peut altérer la perception du public et engendrer une anxiété généralisée autour de certains traitements.
Quelles personnes sont les plus touchées par l'effet nocebo ?
Les adolescents ne sont pas les seuls à être concernés par l'effet nocebo. Les adultes aussi peuvent en être victimes. Comme l’a rapporté TF1, Kate Faasse a elle-même confié à Slate : "Si une chercheuse sur les effets nocebo peut ressentir des effets nocebo, je soupçonne que n'importe qui le peut". De son côté, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) cible un profil bien précis.
Toujours selon TF1, les effets secondaires liés à l'effet nocebo seraient "régulièrement associés à des personnes ayant un positionnement marqué par une certaine opposition ou un rejet du médicament". Le stress jouerait aussi un rôle important. Comme l’explique Mathieu Molimard, "les personnes anxieuses et pessimistes sont plus à même de souffrir d'effet nocebo, surtout en période de stress".
Effet nocebo : plus de transparence, moins de symptômes
Sur son site internet, le psychologue Ludovic Gadeau précise que "le terme de nocebo signifie étymologiquement : je nuirai". Il estime "qu’un patient sur quatre en ferait l’objet". Mais pourquoi un tel phénomène ? Toujours selon lui : " l’anxiété lui serait propice : faire tester un produit neutre à des patients sans leur préciser de quoi il s’agit, ni quels effets il peut produire, déclencherait des symptômes dans plus de 80 % des cas".
Résultat : il serait même possible de "devenir "accro" à un produit totalement neutre. Ludovic Gadeau explique également que "l’effet nocebo, comme l’effet placebo, n’est pas lié au médicament pris, mais principalement à l’attente du patient, découlant elle-même de l’attente du médecin vis-à-vis du traitement qu’il prescrit".