Les retards d’avion font désormais partie du quotidien de nombreux passagers, habitués à patienter de longues heures en salle d’embarquement sans réelle visibilité. Jusqu’alors, un retard d’au moins trois heures permettait de prétendre à un remboursement partiel ou total du billet. Mais les règles ont récemment changé, au profit des compagnies aériennes. Désormais, obtenir une indemnisation relève davantage du parcours du combattant. Cette nouvelle réglementation, plus stricte, laisse de nombreux usagers désemparés face à l’opacité des recours possibles.

Des indemnisations revues (à la baisse)
Jusqu’à présent, si votre vol arrivait avec plus de trois heures de retard ou était annulé à la dernière minute, vous pouviez obtenir jusqu’à 600 € d’indemnisation selon la distance parcourue et recevoir un remboursement intégral de votre billet en cas d’annulation. Ce droit s’appliquait même en cas de retard important, et obligeait les compagnies à vous proposer une prise en charge immédiate s’il était nécessaire de patienter (maîtrise du logement, des repas, etc.).
La nouveauté majeure : désormais, le seuil pour espérer une indemnisation va être relevé. Pour les vols courts et moyens courriers (moins de 3,500km), il faudra attendre 4 h de retard avant de pouvoir prétendre à une compensation, contre 3 h auparavant. Pour les vols long-courriers, ce seuil passe même à 6 h de retard. Les montants aussi baissent : l’indemnité maximale tomberait à 300 € pour les vols courts et moyens, et à 500 € pour les longs trajets. Résultat : la grande majorité des retards (majoritairement compris entre 2 et 4 h) ne donneront plus droit à aucune compensation financière.
De nouvelles exceptions et moins de garanties
La liste des "circonstances extraordinaires" ’élargit : la compagnie pourra plus aisément s’exonérer de l’indemnité en cas de problèmes techniques ou de sous-effectif du côté des aéroports, alors qu’auparavant seules les conditions vraiment exceptionnelles (catastrophe naturelle, terrorisme…) étaient acceptées.
Cela signifie que vous, voyageur, serez plus souvent privé d’indemnité si une panne imprévue ou une carence du personnel empêche l’avion de décoller normalement. À noter également : les grèves du personnel de l’aéroport, qui étaient déjà exclues du champ d’indemnisation, restent hors périmètre, même en cas d’annulations massives.
Quelques points positifs côtés voyageurs
Malgré ce durcissement général, la nouvelle réglementation introduit deux évolutions intéressantes. Elle prévoit une meilleure prise en charge des personnes handicapées ou à mobilité réduite, avec des mesures renforcées pour garantir leur transport dans des conditions optimales.
De plus, un système d’indemnisation automatique est annoncé en cas d’annulation, sans avoir à mener soi-même des démarches interminables auprès du service client. Enfin, toute compagnie devra désormais prévoir deux bagages cabine gratuits : un petit sac personnel et un bagage cabine, ce qui harmonise le règlement dans toute l’UE, notamment pour les low-cost.