Qui sont les Sunday Boys, ces mecs qui ruinent votre dimanche ?

Marine Lopes
Marine Lopes

Passionnée par la culture, je suis toujours à l'affût de ce qui fait vibrer notre quotidien. J'aime mettre en lumière ce qui mérite d’être vu, compris ou retenu.

Ils apparaissent le dimanche soir, puis disparaissent dès que le réveil du lundi sonne. Un flirt virtuel sans lendemain, un shoot d’ego hebdomadaire. Bienvenue dans l’ère des Sunday Boys, le nouveau fléau du dating moderne.

Dimanche soir, vous ouvrez Tinder "juste pour voir". Et là, BAM : match. Il est mignon, drôle, cultivé, et surtout disponible. La conversation est fluide, l’ambiance bonne vibes, vous vous dites que vous allez peut-être tomber sur quelqu’un de "normal". Vous souriez bêtement devant votre écran. Et puis vient le lundi matin : plus de son, plus d’image. Un Vu, un Silence. Vous venez de rencontrer votre premier Sunday Boy.

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Le nouveau fléau du dating moderne

Les Sunday Boys sont devenus "le cauchemar des célibataires sur les applis". Un nouveau type de séducteurs numériques : ceux qui n’existent qu’un jour par semaine. Ils débarquent un dimanche soir, pile au moment où la majorité des célibataires se reconnectent, entre nostalgie du week-end et peur du vide, profitant du pic d’activité pour partir à la chasse. 

Ils vous envoient des messages attentionnés, posent les bonnes questions, et vous donnent même l’impression qu’un vrai truc est en train de naître. Jusqu’à ce que le lundi arrive… et que la conversation s’arrête net. Une forme de fast-flirting, en somme : intense, court, sans lendemain. Un ghosting express, sans explication, ni drame, ni excuses, juste un vide numérique. Et ça, psychologiquement, c’est souvent pire.

Pourquoi ils font ça ?

Derrière le comportement du Sunday Boy, il y a rarement de la méchanceté. Selon la psychologue Géraldyne Prévot-Gigant, ces profils fuient surtout l’engagement : ils ne cherchent pas l’amour, mais une micro-dose de validation. Se sentir désirés, tester leur sex-appeal… sans réel projet de rencontre. C’est aussi une manière de tromper l’ennui et de combler le vide du dimanche soir, ce moment suspendu entre le fun du week-end et la reprise du lundi. Le sexologue Luc Biecq explique : "Ce qui les stimule, c’est la satisfaction de voir qu’ils peuvent plaire. Pour certains, cela suffit à nourrir leur ego".

En clair : pendant que vous scrollez pour oublier votre blues, eux scroller pour tester leur pouvoir de séduction. Et quand ils ont eu leur dose ? Pouf, disparition. Le Sunday Boy ne cherche pas vous, il cherche à se rassurer lui. Ces célibataires créent l’illusion d’une connexion amoureuse, sans véritable intention de rencontrer quelqu’un. Parfois, ils ne réalisent même pas ce qu’ils font : tant que la rencontre n’a pas eu lieu, il n’y a pas d’enjeu. La semaine reprend, le week-end revient… et le Sunday Boy reproduit son schéma avec une autre personne, sans que cela le dérange.

Le ghosting 2.0 

Le fait d’être soudainement être ignoré, ne plus recevoir de réponse, comme si vous n’aviez jamais existé. Quand cela arrive alors que la discussion semblait prometteuse, cela peut laisser de vraies blessures et, si le phénomène se répète, entamer l’estime de soi et la confiance envers les autres.   Le ghosting cruel peu importe quand et comment il se produit, reste courant en 2025 : Forbes révèle que 76 % des utilisateurs ont déjà ghosté ou été ghostés. On ne parle plus d’émotions, mais de statistiques. Une étude de l’Université de Milan-Bicocca montre que le ghosting prolongé, sans explication, impacte plus lourdement l’estime de soi qu’un rejet clair : on ne comprend pas pourquoi ça s’est arrêté, et l’on finit par douter de soi.

Les applis ont transformé l'amour en jeu

Ce type de profil s’inscrit finalement dans la mentalité d’une société où tout va vite et où il faut tout consommer, tout de suite. Les applis de rencontre ont gamifié l’amour. On swipe, on matche, on gagne. Et quand ça ne "donne rien", on recommence.  Sur Tinder, les gens deviennent des produits : des profils à tester, liker, supprimer. On collectionne les conversations comme des trophées, pas comme des liens.  Selon les experts, les algorithmes des applis accentuent le risque de tomber sur ces profils toxiques. Pour les personnes, se confronter à ce comportement peut même devenir une forme d’addiction : "On prend des baffes et on y retourne, parce que l’appli, comme le loto, nous laisse croire qu’il y a des gagnants", explique le sexologue Luc Biecq.

Et si on était tous un peu "Sunday" ?

Avant de les pointer du doigt, vous pouvez aussi vous regarder un peu dans le miroir. Qui n’a jamais fait pareil ? Un dimanche soir de solitude, un petit shot d’ego boost, une conversation que vous ne comptez pas faire durer… vous matchez, vous flirtez, vous vous dites "pourquoi pas", puis lundi arrive, et vous n’avez plus envie. Vous devenez à votre tour celle ou celui qui "a laissé la conversation mourir". C’est humain, c’est hypocrite, mais c’est notre époque. Le vrai problème, ce n’est pas un individu : c’est la banalisation du détachement émotionnel. L’illusion que tout est sans conséquence parce qu’on n’a pas encore vu la personne "en vrai". Sauf que derrière chaque profil, il y a quelqu’un qui espère, même un peu.

Comment éviter de tomber dans le piège ?

Quelques tips pour éviter le piège :

  1. Surveillez le timing : La psychologue Géraldyne Prévot-Gigant conseille de rester lucide : si un profil n’apparaît que le dimanche, disparaît le lundi, et que ça se répète, c’est un red flag.
  2. Ne projetez pas trop vite : Le vrai test, ce n’est pas la qualité des messages du dimanche soir, c’est leur présence après.
  3. Ne vous remettez pas en question : Leur disparition vient d’eux, pas de vous. Les vrais liens ne se construisent pas sur un écran le dimanche soir. Ils se construisent quand on ose rester, même quand la semaine recommence.
  4. Gardez votre énergie émotionnelle : Si la conversation devient épuisante ou vous rend anxieux·se, mettez un stop. Même virtuel, votre temps est précieux. Le Sunday Boy, lui, ne cherche pas l’amour, il cherche un pansement. Et tant que vous continuerez à chercher des câlins digitaux dans des applis de dopamine, il aura toujours de quoi s’occuper.
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