L'exposition Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là offre une nouvelle perspective sur l’œuvre d’Agnès Varda, en mettant en avant sa photographie encore trop peu connue. Elle dévoile aussi la magie de la cour-atelier de la rue Daguerre (Paris 14e), qui a été son lieu de vie et de création de 1951 à 2019. En plein cœur de Paris, l'expo montre comment la ville a nourri son univers unique, où documentaire et fiction se mélangent avec audace et liberté. Un véritable voyage visuel à ne pas manquer !

Agnès Varda : la naissance d'une photographe
C’est aux côtés de Jean Vilar et de sa troupe du Théâtre National Populaire qu’Agnès Varda fait ses premiers pas en photographie, avant que les femmes et les marginalisés ne deviennent les sujets centraux de son engagement artistique. Le projet de livre photographique L’Opéra Mouffe, dont la maquette est présentée au musée Carnavalet, donnera finalement naissance à un court-métrage où Varda, enceinte et caméra en main, explore les rues et le marché d’un des quartiers les plus pauvres de Paris.
Un témoignage précieux, également visible dans l’exposition. On y découvre des extraits de ses films emblématiques comme Cléo de 5 à 7 (1961) ou L’une chante, l’autre pas (1977), mais aussi des clichés plus intimes, capturant ses promenades et ses rencontres. Une occasion unique de redécouvrir Paris à travers les yeux d'une artiste dont les engagements sociaux continuent de résonner aujourd’hui.
Agnès Varda et le 14e : le berceau d’une photographe en devenir
Agnès Varda ne succombe pas immédiatement au charme de Paris. Au début, elle trouve la ville un peu morose, presque grise. C’est en découvrant sa chambre photographique imposante qu’elle tombe véritablement amoureuse de la capitale, un amour qui durera toute sa vie. Peut-être que son cocon créatif, installé rue Daguerre, un lieu qu’elle considérait comme son chez-elle, y est pour beaucoup, car c’est là qu’elle réalise ses premiers clichés. L’exposition Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là s’ouvre ainsi sur une série de photos en noir et blanc qui dévoilent toute la diversité de son regard : portraits, nus, natures mortes.
Elle choisit souvent des proches mais aussi des anonymes, comme modèles. Agnès Varda démontre déjà son talent unique pour capturer des moments fugaces, des expressions subtiles, des regards ou des poses pleins de vérité. Ses autoportraits, où elle met en valeur sa coupe au bol et sa petite taille, révèlent une grande sérénité et une confiance tranquille. Très vite, elle expose ses photographies dans son atelier et filme les premiers plans de ses films, marquant ainsi le début d’une aventure créative ininterrompue.