Cette initiative, venue tout droit du Royaume Uni, lie l’arrêt d’alcool à la lutte contre le cancer. Le mois d’Octobre n’est pas choisi au hasard puisqu’il est synonyme de mois sans tabac avec "Stoptober" au Royaume Uni mais aussi de mois contre le cancer du sein à l’échelle mondiale avec Octobre Rose. Cette démarche caritative originale provient directement de l’association "Macmillan Cancer Support" et a été lancé en 2014. Avec plus de 16 000 participants, ce défi regroupe 343 équipes et un total supérieur à 295 000 livres de dons pour le moment.
Sober October : comment cela fonctionne ?
Rien de sorcier, il vous suffit de cliquer sur Gosober.org.uk et de vous inscrire pour faire partie des "sober-heroes". Il faut ensuite choisir le nombre de jours durant lesquels vous pensez rester sobre entre 14, 21 et 31 avant de commencer le challenge. Invitez vos amis, vos proches ou même des inconnus à vous encourager via un système de dons reversés directement à l’association de lutte contre le cancer "Macmillan Cancer Support". Vous avez craqué ? Pas de panique, deux possibilités s’offrent à vous : il est possible de faire une à deux exceptions dans le mois en vous acquittant d’une amende ou encore de vous procurer en amont un "Golden Ticket" pour minimum £15 par entorse. De quoi motiver certains qui auraient peur de ne pas tenir !
Un challenge à relever sans modération
Ce défi peut être réalisé en solo mais aussi en équipe pour multiplier les dons et avoir un soutien dans les moments de doute. Ensemble, vous pourrez instaurer des soirées sans alcool pour éviter de craquer sur vos boissons préférées et rester sobre. Associé à un style de vie plus sain, Sober October vise à améliorer la santé de ses participants en mettant en avant les bénéfices d’un quotidien sans alcool. La sobriété s’accompagne d’un regain d’énergie, d’un meilleur sommeil, d’une perte de poids ainsi que d’un sentiment d’accomplissement non négligeable sur le plan mental. Cette satisfaction personnelle grandit au fur et à mesure des fonds récoltés pour les personnes atteintes de cancer. Outre l’aspect "healthy", votre bilan financier se voit aussi récompensé avec des dépenses largement inférieures dues à l’arrêt d’alcool. Quoi de mieux que d'économiser tout en donnant pour la lutte contre le cancer ?
Swipe Up vous donne la parole !
Dans l’optique d'évaluer l'accueil de ce projet au sein de la population, j'ai donné, pour Swipe Up, la parole aux habitants de la capitale des Flandres, Lille, réputée pour son dynamisme. Les avis quant à un mois sans alcool pour la lutte contre le cancer sont assez mitigés : "Je trouve que c’est bénéfique, ça emmène sur la voie de la guérison et si on arrive à tenir un mois ça donne espoir d’arrêter toute une vie" d’après Thaïs, étudiante. Son ami Lucas contraste ses propos : "Je suis d’accord mais ce n’est pas en arrêtant un mois qu’on arrête totalement sa consommation. Je le vois bien avec le Mois Sans Tabac, je ne fume pas en novembre mais ça ne m’empêche pas de reprendre dès le mois suivant". Anaïs, future journaliste, joue la carte de l’honnêteté : "J’avoue que je ne connaissais pas mais je trouve que, dans le principe, c’est une bonne idée. Cependant, quand l’alcoolisme est ancré en toi, c’est compliqué de s’en défaire". Anne, quarantenaire, poursuit dans cette voie : "Les mois sans alcool c’est surtout une mode. Ce n’est pas le Dry January qui va empêcher un alcoolique d'être alcoolique. En revanche, si le but est de collecter des fonds pour lutter contre le cancer, ça peut réellement motiver !".
Il est vrai que l’idée de don pour une association telle que Macmillan Cancer Support peut décupler la motivation de certains. "Ce genre d’initiatives, ça donne un sentiment de communauté comme un groupe de soutien virtuel avec des personnes qui lutte contre une même difficulté" commente Aymeric, étudiant. Néanmoins, il soulève un bémol "Si Sober October finit comme le Mois Sans Tabac et que tout le monde reprend une consommation déraisonnée dès novembre, le challenge ne servira à rien dans la lutte contre les addictions". Benoît, cinquantenaire, y voit, quant à lui, une porte d’entrée vers un détachement complet "S’agissant d’un effort à durée limitée, ce défi peut inciter à adhérer à une démarche d’abstinence complète". Son analyse de l’initiative va au-delà : "L’idée de créer un défi de mois sans alcool tout en soutenant la recherche contre le cancer, c’est un moyen de faire du bien à son propre corps ainsi qu’aux autres".
Jahnélie décrypte cette addiction : "Il s’agit de quelque chose de quotidien qui est ancré dans la culture française. L’alcool est toujours mis en avant, que ce soit dans les supermarchés ou même dans les films. Arrêter de boire, c’est un changement d’habitude qui doit être fait entièrement et non un mois par-ci par-là, bien que le lien avec la lutte contre le cancer puisse peser dans la balance". Et vous, que pensez-vous de ce challenge ? Est-ce un défi caduque sans véritable résultat sur le long terme pour les participants ou une initiative bienveillante et généreuse à saluer ?
