Depuis un quart de siècle, ce Festival fait renaître le format court et on ne s’en lasse pas ! Cette année, il est revenu en force avec un nombre de participations record et un public nombreux. Dans une atmosphère conviviale, il regroupe projections en plein air, compétitions, rencontres autour de la création régionale, séances jeune public. Notre journaliste Claire Delattre y était pour vous !
Un festival où rien n'est laissé au hasard
En cette soirée de clôture, c’est Antoine Manier, le directeur de Rencontres Audiovisuelles, qui prend la parole. Cette association, qui soutient la création en offrant des espaces de diffusion aux créateurs audiovisuels, n’est autre que la productrice du Festival International du Court Métrage. Chaque année, elle mène plus de 100 actions, dont 2 festivals, et diffuse plus de 1000 heures d’éducation à l’image. Aidant au décryptage de celles-ci et initiant à la construction du langage audiovisuel, elle mène des actions culturelles à différentes échelles, permettant au public de découvrir de nouvelles formes artistiques.
Une programmation dense et variée
"On a découvert plein de courts-métrages, il y a plein de public, plein de valorisations..." s’enthousiasme Antoine Manier. C’est en effet une programmation riche que nous a proposé le Festival International du Court Métrage. Il débute sur les chapeaux du roue le jeudi 18 septembre à la Gare Saint Sauveur avec la diffusion de créations régionales. "Cette année, on a choisi de faire un focus sur la production régionale" explique le directeur. Se poursuivant le lendemain avec la compétition nationale, il lance également le tant attendu Marathon du Court, un challenge créatif et ouvert à tous pour réaliser un film de quatre minutes en moins de 48h. Le samedi 20 septembre, Pierre-Luc Granjon, l’invité d’honneur, entre en scène avec sa Masterclass autour des jeunes publics qu’il poursuit le dimanche, le mercredi et le samedi suivant. C’est également ce jour qu’ont débuté les "Best-of écoles d’anim’" mettant en lumière des jeunes réalisateurs issus des meilleures écoles d’animation européennes ainsi que les compétitions internationales. "Les projections de compétitions forme le cœur du Festival et ont été proposées à la fois en plein air et en salle souligne Antoine Manier.
Le dimanche 21 n’est pas en reste avec l’avant-première du film Première Page à l’occasion des 40 ans de la cérémonie des Victoires de la Musique. La semaine se poursuit avec son lot de projections journalières jusqu'au samedi 27 qui accueille deux événements majeurs : le Café des Réals avec la diffusion de courts-métrages ainsi que la rencontre des réalisateurs au café Les Sarrazins mais aussi la fameuse Nuit de l’animation avec des projections non-stop de 21h à 6h du matin au Théâtre Sébastopol. "L’animation a toujours une place très importante pour nous au festival" rappelle celui sans qui il n’en serait rien. "Le Théâtre était rempli de personnes avec leurs couvertures et des aliments pour tenir toute la nuit" s’émerveille Grégory Tempremant, conseiller régional des Hauts-de-France. C’est ainsi qu’arrive le dimanche 28 sseptembre, dernier jour de ce Festival fort en émotions, avec notamment la projection du Marathon du Court mais aussi la soirée de clôture, toutes deux au Théâtre Sébastopol. Le Village des Enfants, présent tout au long des dix jours, se poursuit le week-end du 4 et 5 octobre avec des ateliers et des projections pour tous.
Des vainqueurs aussi heureux que surpris
La remise des prix débute par le Marathon du Court Métrage aux côtés de Christian Hanquet, acteur et assistant de production au sein des Rencontres Audiovisuelles. Ce défi est "un espace de rencontres, d’échanges et de dépassements qui fait sa richesse et son esprit uniqueembraye-t-il. Il est axé sur un thème principal : "Mieux vaut guérir que prévenir" et a permis à 52 équipes de participer ce qui est un record dans l'histoire du Festival. Les candidats sont départagés par un jury de professionnels : Lucie Bonvin, Léa Dupic, Amaury Foucher, Gaspard Meier et Noujoud Reikbi.
- Le prix "What the fuck ?" est décerné à Labubiatch réalisé par "les Deux Mies Molles 2". Avec une narration agile qui ne laisse rien au hasard, il se distingue par une interprétation percutante et libre.
- Le prix de la meilleure réalisation revient à Iris du groupe "RDV Prod Nuvizion". Doté de nombreux changements de cadre et d’une voix poétique, il a une justesse et une beauté touchante.
- Le prix de l’interprétation est donné à Sous pression de "La Clique". "L’équipe d’acteur.rices nous ont bluffé ajoute Gaspard Meier.
- Le prix de l’originalité est décerné à A vos thés du "Théâtre des pneus crevés". Entre créativité et réalisation de qualité, il offre une réflexion dans l’air du temps.
- Enfin, le coup de cœur du jury met en lumière Eddie réalisé par Antoine Dubuis, Louis, son frère et Yannick, son meilleur ami. Rattrapé par la singularité de sa mise en scène, il représente des morceaux de réel avec un vrai regard touchant. "À quand la version longue ?" lance Lucie Bonvin. Yannick s'émeut : "On a gagné quelque chose une fois dans notre vie, c’est extraordinaire".
Des triomphes à plus grande échelle
Arrive ensuite Sabine Costa, coordinatrice du pôle diffusion de Rencontres Audiovisuelles, pour cette deuxième partie de remise des prix avec la compétition nationale et internationale. Le comité de sélection reçoit plus de 1000 courts métrages et en choisit 17 en national et 20 en international. Il laisse ensuite la main au public qui désignera les vainqueurs. "On est très heureux d’avoir, à chaque fois, un public nombreux et réceptif souligne Sabine Costa.
- Le premier prix national revient à Wonderwall de Róisín Burns, une œuvre de fiction de 27 minutes.
- Le second prix national est décerné à Jugement Dernier de Clémence Taveau, une animation de 4 minutes.
- Le premier prix international récompense Les Rengaines du belge Pablo Guarise, un documentaire musical de 25 minutes.
- Le second prix international salue Jacaré du brésilien Victor Quintanilha, une fiction de 17 minutes.
- Enfin, le grand prix met en avant Dieu est timide de Jocelyn Charles, une animation de 15 minutes.
Un bilan plus que positif
Cette année encore, les films mettent en valeur la diversité et la créativité qui naît du format court avec des formes variées comme des documentaires, de la fiction, de l’animation… créant une programmation haute en couleur. Apportant un regard sur la société avec un point de vue artistique et politique, ces créations mettent en avant les dysfonctionnement de notre système. "C’était vraiment l'élément de rentrée que tout le monde attendait et on est honoré, nous, la région d’accompagner un Festival d’une telle qualité", conclue Grégory Tempremant.
