Gims, Dadju, Soolking, Fally Ipupa… Ils étaient tous là mardi 23 avril à l’Accor Arena pour Solidarité Congo, un concert caritatif en soutien aux victimes du conflit en République démocratique du Congo. Une “mobilisation sans précédent” selon les organisateurs, qui espéraient jusqu’à 11 000 spectateurs. “Ça montre que la musique peut rassembler tout le monde et surtout pour de nobles causes”, a lancé Soolking depuis la scène. De son côté, Fally Ipupa a appelé à “faire du bruit pour le Congo indivisible”. Le concert a été lancé à 19h, mais c’est au fil des arrivées que l’ambiance est véritablement montée en puissance. Beaucoup de spectateurs sont venus avec le drapeau congolais à la main, prêts à vibrer pour la paix.

Gims enflamme la scène avec Gloria Bash
Le rappeur et chanteur congolais a assuré la dernière partie de la soirée, marquée par une entrée spectaculaire sur Ciel. Profitant de son sacre en tant que meilleur artiste masculin aux Victoires de la musique en février, Gims avait déjà souligné la situation "terrible" en RDC. Pour clore le concert en beauté, il a invité Gloria Bash, qui s’était produite plus tôt, à le rejoindre sur scène.
"Elle est de Goma, justement. C’est une façon pour moi de contribuer à ma manière", a-t-il expliqué au public, qui a réservé un accueil chaleureux à la jeune chanteuse. "Voilà le public français, voilà les gens qui nous soutiennent à distance", s’est réjoui Gims.
Les artistes unis pour la paix
Au total, une trentaine d'artistes se sont succédé, offrant des performances d'une intensité rare. Parmi eux, le spécialiste de la drill francophone Gazo, le pilier Youssoupha accompagné de Singuila, mais aussi le musicien et pasteur congolais Moise Mbiye, qui a exprimé son souhait que "la richesse du Congo profite aux Congolais". De son côté, le joueur de kora malien Sidiki Diabaté a déclaré : "On n'a pas besoin de la guerre pour répandre la paix tous ensemble".
L’organisation a souligné auprès de l'AFP que les artistes étaient "plus qu'impliqués" et que cela avait "vraiment du sens" pour eux, précisant qu'ils se produisaient sans cachet. Bien que "un concert ne va pas changer les choses" à lui seul, Isaac Massiala, conseiller au ministère des Sports et Loisirs de la RDC, a souligné au micro de l'AFP que cette mobilisation illustre la nécessité de "tirer la sonnette d'alarme une fois de plus".
Une soirée sous haute tension
Initialement prévu pour le 7 avril, cet événement caritatif a été marqué par de vives polémiques, poussant la mairie de Paris à en demander l'annulation. Le concert coïncidait avec la Journée nationale de commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, une date hautement symbolique, dans un contexte tendu entre Kigali et Kinshasa.
Face à cette crise, plusieurs artistes ont pris position. En février dernier, lors des Victoires de la musique, Gims avait qualifié la situation à l’est du Congo d’"inhumaine" et annoncé son soutien à l'ONG Life, qui intervient sur le terrain pour apporter aide alimentaire et soins médicaux. Le concert a finalement eu lieu le 23 avril mais avec un dispositif de sécurité renforcé mis en place pour assurer la sécurité de l'événement. Selon un arrêté préfectoral, des drones ont survolé les abords de l’Accor Arena entre 18h et minuit, afin de prévenir tout risque lié à la sécurité.