No Phone Party : découvrez ce challenge des soirées 100% déconnectées

Billy Ferrante
Billy Ferrante

Chaque jour, voici ma recette : je fais mijoter l’actualité à feu doux, l’enrobe d’informations et la nappe d’émotion avant de la servir aux lecteurs.

Et si la vraie révolution des soirées branchées, c’était de ranger son téléphone ? Les organisateurs de No Phone Parties défendent une idée simple : retourner à l’authenticité. Sentiment de liberté retrouvé pour les uns et malaise pour les autres…

Et si la meilleure soirée, c’était celle où l’on rangeait nos téléphones ? De plus en plus d’événements misent sur une règle simple : aucun portable autorisé. Un pari audacieux à l’heure où les Français vivent littéralement greffés à leur écran : six sur dix présenteraient même une vraie dépendance, selon une étude IFOP. Entre ceux qui scrollent dès le réveil et ceux qui s’endorment écran en main, difficile de décrocher. Alors, pour briser la routine digitale, un concept importé des Pays-Bas commence à séduire : les soirées déconnectées. Et contre toute attente, ça marche !

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Le concept : revenir à l'essentiel

Nées à Berlin et New York, les premières initiatives apparaissent autour de 2014‑2015, dans les clubs underground avant d’arriver à Paris. Ces soirées visent à libérer les corps et les esprits du regard numérique permanent. Elles sont tout d’abord apparues dans les milieux technos ou wellness, avant de se démocratiser plus largement. Ici, on se reconnecte aux autres, pas au Wi-Fi. Dans un monde où tout se filme, se poste, s’analyse, ces lieux décident de remettre le moment présent au centre.

Et paradoxalement, ce retour à la simplicité attire une clientèle branchée, souvent lassée de l’hyperconnexion permanente. La déconnexion devient un luxe : celui du temps et de la présence. Le principe est simple : à l’entrée, les participants déposent leur téléphone dans une pochette scellée. Une fois à l’intérieur, impossible de filmer, d’appeler ou même de vérifier l’heure. Une fois à l’intérieur, il n’y a plus qu’à vivre l'instantané avec comme maître mot : authenticité.

Une culture consommée différemment

Face à une addiction aux écrans qui tue à petit feu l’expérience du live, l’industrie du clubbing emboîte le pas des artistes et organisateurs de concerts. Les temples consacrés de la musique électronique ont été les premiers à s’attaquer au problème. Club berlinois emblématique, le Berghain a ouvert le bal en interdisant l’utilisation des appareils photo en son sein. Les prises de parole de DJ médiatisés tel que Bob Sinclar à la une, qui pestait contre les clubbers "anesthésiés par leurs téléphones portables",  nombreux sont les établissements qui imposent dorénavant des restrictions à leurs clients.

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Le phénomène touche aussi d’autres secteurs tels que les expositions, des ateliers de lectures ou encore la mode. Par exemple, lors de la Fashion Week de Paris en 2024, The Row, la maison de Mary-Kate et Ashley Olsen, a organisé un show Fall/Winter 24-25 avec une politique stricte : interdiction de filmer, de prendre des photos, ou même de publier. En interdisant les écrans, elles redonnent au corps et au spectacle son pouvoir de lien social, tout en posant une question essentielle à notre époque : que devient la culture quand elle n’existe plus que pour être montrée ?

La fatigue numérique à travers les générations

Le phénomène illustre un paradoxe : nous n’avons jamais autant partagé nos vies en ligne, et pourtant le désir de se couper du flux numérique n’a jamais été aussi fort. C’est le cas de la Gen Z, accusée d’être greffée à son écran. Ces derniers, de plus en plus en quête d’authenticité, s’accroche d’avantage a un lifestyle plus rétro. Et pour le coup, imite inévitablement la démarche de la génération Millennials, fatigués du doomscrolling (consulter compulsivement des informations négatives). Ces soirées deviennent alors une forme de résistance multigénérationelle à l’économie de l’attention. Pour eux, c’est l’occasion de se retrouver sans se "surveiller", de renouer avec la spontanéité des débuts d’Internet, avant le règne des algorithmes.

Et même si le phénomène du FOMO (la peur de manquer quelque chose) peut insidieusement s’activer, la clientèle en ressent généralement assez vite les bienfaits. Les premières minutes peuvent être déstabilisantes : main qui cherche machinalement le téléphone, absence de notifications, impression de vide. Mais peu à peu, les participants redécouvrent la simplicité des échanges.

Le futur de la fête ?

Et si le futur, c’était le passé ? Vaste question auquel le monde de la nuit pourrait à l’avenir avoir sa réponse. La mode aussi à ses cycles, ses retours en arrière et sa nostalgie d’antan. Car ce qui est sûr, c’est que malgré ses progrès, la technologie peine à ne pas nous rendre nostalgique d’autres époques. Et pour les revivre, pas besoin de grand-chose. Le voyage dans le temps se fait parfois très facilement. Avec peu de choses. Sans argent. Cette conception est un manifeste pour une nouvelle manière de vivre la nuit, plus humaine que digitale. Et si, finalement, la fête la plus moderne était celle qui ne laisse aucune preuve, sinon dans les yeux de ceux qui y étaient ?

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