Sur les réseaux sociaux, une nouvelle tendance bouscule les codes de la parentalité. Les "mamans ghettossori" défendent une éducation plus instinctive, loin des principes de l’éducation bienveillante. Si le ton est léger, certaines dérives soulèvent des inquiétudes, notamment la banalisation des violences éducatives ordinaires.

Qu’est ce que cette tendance ghettossori ?
Nommée "ghettossori", cette tendance détourne avec humour les principes ultra-doux de l’éducation Montessori, connue pour valoriser l’écoute, la gestion des émotions et l’autonomie des enfants. Ici, on envoie valser les discours lissés pour montrer une version beaucoup plus brute – et franchement drôle – de la réalité. À l’origine du mouvement, l’utilisatrice @jessicafrenchriviera, suivie par plus de 180 000 personnes sur Tiktok, qui se présente comme la "créatrice ghettossori".
Dans ses vidéos, elle campe une mère sans filtre : "Une tempête d’émotions ? Allez, tu vas redescendre direct", lâche-t-elle avec une bonne dose d’ironie. Dans un quotidien où la pression de tout bien faire pèse sur les épaules des parents – entre boulot, couple, famille et injonctions sociales – ce genre de contenus trouve un écho chez beaucoup. Et prouve une chose : parfois, ça fait du bien de ne pas jouer la perfection.
Pourquoi la tendance ghettosorri marche autant sur les réseaux sociaux ?
Le "ghettossori" vise à offrir une bouffée d’air aux mamans, souvent submergées par l’overdose de contenus montrant des mères soi-disant parfaites, bienveillantes, patientes et toujours à l’écoute.
"Je suis tombée sur une vidéo d’une maman qui prônait la pédagogie Montessori et je l’ai trouvée super culpabilisante. Du coup, on a voulu en faire une parodie", explique Jessica, créatrice du mouvement, sur Mouv’. "On a choisi de montrer notre quotidien avec autodérision et humour".
Attention aux dangers de cette tendance ghettosorri
"L’idée, c’est de dédramatiser l’éducation et de rappeler qu’on peut transmettre des valeurs fortes avec simplicité et humour. C’est aussi une manière de se dire qu’on fait toutes du mieux qu’on peut", explique JessicaFrenchRiviera. Si cette approche décalée des "mamans ghettossori" a rapidement fait le buzz, elle n’a pas échappé aux critiques.
Plusieurs vidéos, qui jouent sur l’humour, ont en effet mis en lumière des comportements qualifiés de violences éducatives ordinaires (VEO) : violences physiques, verbales ou psychologiques employées pour faire obéir ou ajuster le comportement des enfants. D’après l’Observatoire des violences éducatives ordinaires, ces pratiques englobent "toutes les méthodes coercitives, punitives ou manipulatrices, souvent acceptées, voire encouragées, dans certaines sociétés pour éduquer et contrôler les enfants".