Réussir aujourd’hui ne se résume plus au QI ou aux compétences techniques : comprendre ses émotions, savoir les analyser et les utiliser à son avantage est devenu un véritable levier de réussite. L’intelligence émotionnelle n’est pas un concept abstrait : c’est un véritable atout stratégique. Elle permet de décoder ce que nous ressentons et ce que vivent les autres, de réguler nos réactions et d’agir de manière optimale. Développer son IE, c’est transformer sa vie personnelle et professionnelle, améliorer ses relations et prendre des décisions plus justes et efficaces.

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle (IE) est une compétence subtile mais puissante. Elle consiste à reconnaître ses propres émotions et celles des autres, à les comprendre et à les utiliser de manière optimale pour agir, communiquer et prendre des décisions justes. Contrairement à l’intelligence rationnelle, mesurée par le quotient intellectuel (QI), l’IE peut-être mesurée par le quotient émotionnel (QE). Toutes les émotions, qu’elles soient positives ou négatives, sont au cœur de notre capacité à comprendre le monde et à y réagir. Elles sont des messagères : elles envoient des signaux en réponse à un événement, une interaction ou un besoin.
L’intelligence émotionnelle consiste à décoder ces messages, à comprendre ce qu’ils révèlent sur nous-mêmes et sur les autres, et à réguler nos réactions pour ne pas subir nos émotions mais les utiliser à bon escient. Selon la psychologue Dana Castro, l’intelligence émotionnelle représente "la capacité qu'ont certaines personnes à reconnaître, comprendre et à réguler leurs émotions propres, à décoder les émotions des autres, afin de prendre des décisions et de réagir en fonction d'elles".
Les quatre piliers de l’intelligence émotionnelle
Le terme intelligence émotionnelle a été formalisé pour la première fois en 1990 par les psychologues John Mayer et Peter Salovey. Selon eux, l’IE se compose de quatre compétences clés :
- Percevoir et évaluer les émotions : développer une conscience objective de vos émotions et celles des autres via des signaux verbaux et non verbaux. Selon Siegel : "Le premier élément est la conscience de soi, ce qui signifie être conscient de nos propres pensées, de nos sentiments et de ce qui se passe en nous".
- Intégrer et assimiler les émotions : utiliser ces émotions pour améliorer la réflexion et la prise de décision.
- Connaître le domaine des émotions : comprendre leurs mécanismes, causes et conséquences.
- Gérer ses émotions et celles des autres : réguler ses réactions et interagir efficacement avec autrui. Elle implique une conscience moralement neutre des réactions émotionnelles des autres, afin d’utiliser ces informations pour améliorer vos chances d’atteindre vos objectifs.
L’intelligence émotionnelle ne se limite pas à gérer ses émotions : elle se manifeste aussi à travers l’auto-assurance, la fiabilité, l’intégrité, l’optimisme face aux échecs, l’empathie, la curiosité pour les autres, l’ouverture d’esprit, la sensibilité interculturelle, la capacité à persuader et à se remettre constructivement en question, formant ainsi un véritable atout pour réussir dans la vie personnelle et professionnelle.
D’où vient l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle n’est pas la même pour tout le monde. Elle dépend à la fois des expériences vécues pendant la construction psychique et de traits de caractère presque innés. Développer son intelligence émotionnelle à l’âge adulte implique souvent d’avoir traversé certaines phases clés durant l’enfance, phases que tout le monde ne vit pas de la même manière.
Comme l’explique Daniel Goleman dans son livre Intelligence émotionnelle (1995) : "La partie du cerveau sur laquelle s’appuie l’intelligence émotionnelle est le dernier circuit à atteindre sa maturité anatomique et, du fait de la plasticité du cerveau, le cerveau est façonné par nos expériences répétées". Selon la psychologue Dana Castro, certaines habitudes de l’enfance favorisent le développement de l’IE à l’âge adulte : un vocabulaire riche, l’aisance verbale, la lecture régulière ou la créativité. Ces éléments seraient liés à la logique, à l’ouverture d’esprit, à la sensibilité et à l’esprit d’analyse, autant de qualités qui facilitent la gestion des émotions plus tard dans la vie.
Pourquoi développer son intelligence émotionnelle ?
Avoir une intelligence émotionnelle a une influence positive, notamment sur :
- La maîtrise de soi (le self-control) : gérer le stress, la colère ou l’anxiété.
- La confiance en soi, et l'acceptation de ses ressentis, perçus davantage comme des forces plutôt que des faiblesses.
- La motivation dans sa vie professionnelle et personnelle : transformer la peur ou la déception en moteur d’action.
- L'intégrité et les relations avec les autres.
- La communication avec son entourage social et professionnel.
- Le développement de ses compétences et aptitudes sociales et professionnelles.
Selon Daniel Goleman, 2/3 du succès dans les entreprises reposent sur l’intelligence émotionnelle, car elle influence le leadership, la collaboration et la créativité.
Comment développer son intelligence émotionnelle ?
Ne pas reconnaître ses émotions peut générer des idées négatives sur soi-même et sur la perception que les autres ont de nous. Or, les émotions influencent directement notre réflexion et notre prise de décision. Développer son intelligence émotionnelle, c’est avant tout apprendre à comprendre et gérer ses émotions, afin de réagir de manière appropriée et efficace dans toutes les situations.
Le développement de l'intelligence émotionnelle passe donc par la gestion de ses émotions. Voici plusieurs pistes pour développer son IE et en faire des automatismes :
- Accueillir ses émotions : Ne pas les refouler ou les réprimer, en prenant conscience du stress, de la colère, de l’anxiété, de la tristesse ou toute tension ressentie. Poser des mots précis sur ses émotions : colère, tristesse, culpabilité, frustration… Connaître ses points sensibles permet de limiter les réactions impulsives et d’anticiper certaines situations "à risque".
- Prendre le temps d’analyser : Éviter les jugements rapides. Il faut donc tenir compte du contexte, de tous les arguments et des conséquences possibles avant de réagir. Laisser mûrir ses réflexions, car la première réaction est souvent biaisée par l’émotion du moment.
- Remettre les choses en perspective : Ne pas prendre une critique isolément, mais l’inscrire dans un contexte global. Faire preuve de recul face aux erreurs, les assumer sans blâmer les autres. Éviter la rumination et la rancune qui empêchent la prise de distance.
- Travailler l’écoute et l’intuition : Être sensible aux signaux émotionnels des autres en étant à l’écoute, sans interrompre, sans tout ramener à soi, ni comparer maladroitement les expériences. Rester concentré jusqu’au bout en étant sensible aux besoins et ressentis des autres.
Développer votre intelligence émotionnelle, ce n’est pas seulement mieux comprendre vos émotions : c’est transformer chaque interaction, chaque décision et chaque défi en une opportunité de grandir et de réussir.