Après avoir secoué l’univers du make-up, la micro-tendance de la messy girl s’invite désormais dans la sphère mode. Elle se pose en véritable contre-pied au phénomène de la clean girl, qui prône une esthétique minimaliste où le "less is more" règne en maître. Exit la peau glowy, le teint impeccable et le regard ultra-maîtrisé : place au maquillage flou, aux cheveux décoiffés et à une allure volontairement désinvolte.

La messy girl : le nouveau manifeste anti-perfection
Fini les coiffures lissées à la perfection, les peaux uniformes et les dressings parfaitement rangés. Cet été, la messy girl impose son style décomplexé, faussement négligé, et résolument rock.
Cheveux ébouriffés, smoky eye un peu flouté, t-shirts froissés, vernis noir écaillé, chaussettes non accordées : elle n’est pas là pour plaire à tout le monde, mais pour vivre pleinement. Ce retour du "bordel organisé" est une réponse directe à la pression de la perfection esthétique, incarnée depuis trois ans par la clean girl et sa vie millimétrée.
Un revival rock, entre vintage et rébellion
La messy girl puise dans les icônes rock des années 2000 et 2010 : pensez Kate Moss en bottes de pluie sur tapis rouge, Amy Winehouse et son maquillage charbonneux dégoulinant, ou encore Billie Eilish avec sa crinière décoiffée et son amas de bagues argentées.
On y retrouve aussi un clin d’œil à l’esthétique "soft grunge" : du vintage oversize, des accessoires accumulés, des collants filés ou des bottines élimées, et cette attitude révolutionnaire. Chaos et authenticité deviennent la nouvelle norme, alimentée aussi par le "brat summer" signé Charli XCX et la popularité du tube Messy de Lola Young.
Tendance messy : un ras-le-bol du contrôle
Pourquoi ce grand come-back ? Selon les experts mode, la messy girl est la réponse à l’hyper-contrôle social et esthétique imposé par les réseaux sociaux. Ce style raconte surtout l’envie de lâcher prise, de montrer du vrai, du vécu, du désordonné.
Là où la clean girl incarnait la discipline du Pilates, de l’intérieur désencombré et de la vie sans tâche. La messy girl, elle, court d’un concert à un after, accumule les tasses sales, laisse son maquillage couler en soirée et s’en amuse.
Sur les réseaux : la messy girl prend le pouvoir
Sur TikTok et Instagram, le hashtag #messygirl cartonne. Les contenus se multiplient : photos au réveil, maquillages qui coule, fringues sorties de la veille, routine du soir dans un appart rempli de souvenirs. Les stars du moment, Billie Eilish, Gabriette ou Amelia Gray, cultivent ce style comme une armure contre la pression du beau, et montrent qu’il est possible d’avoir du charisme sans suivre les codes imposés par Pinterest ou les influenceuses clean girl.
Ne confondez pas messy girl et laisser-aller : il s’agit d’un lâcher-prise maîtrisé, ultra stylé, qui ose le "je suis moi-même, peu importe le regard des autres". C’est une façon de reprendre le pouvoir sur ses images, ses défauts et ses humeurs. La messy girl célèbre la vie telle qu’elle est imparfaite, spontanée, légèrement rock n’roll, mais indéniablement vivante.