Le sujet de la santé mentale reste encore un sujet tabou de nos jours. Pourtant, selon une étude de la société Harris Interactive de décembre 2024 et relayée par le Ministère de la santé et de la Prévention, 23% des Français estiment ne pas prendre soin de leur santé mentale. Un sujet où il est nécessaire d’agir, les jeunes étant les plus touchés avec des proportions de mal-être qui ne cessent d’augmenter.
La santé mentale en statistiques
Décrétée grande cause nationale pour l’année 2025, la santé mentale devient de plus en plus un sujet central sur le bien-être de chacun. Longtemps laissé de côté, ce sujet connaît un grand effort de démocratisation de la part d’instances et d’organismes qui tentent d’agir. L’objectif est de permettre à chacune et à chacun de parler librement sans être critiqué ni moqué. Les troubles de la santé mentale sont peut-être les maladies les moins visibles rendant difficile leur détection par une personne extérieure, malgré quelques signes reconnus. Selon le Ministère de la santé et de la Prévention reprenant un sondage Odoxa/Mutualité française de septembre 2024, 41% des Français déclarent avoir été déjà affectés par un problème de santé mentale au cours de leur vie.
À travers les différents sondages et les différentes études, une tendance se confirme : les jeunes et les femmes sont les catégories les plus touchées. 38% des personnes avouant souffrir d’un trouble de la santé mentale ont entre 18 et 24 ans, et 36% seraient des femmes. À noter que ces statistiques sont possiblement en-dessous de la réalité, la difficulté d’avouer son mal-être mental et la minimisation des signaux persistants. Le gouvernement a mis en place une feuille de route sur la santé mentale et la psychiatrie lancée en 2018 puis enrichie en 2021 comprenant 51 actions et sous-actions. Cependant le constat est implacable, il reste encore du chemin à faire.
"Têtes plongeantes", un documentaire pour faire bouger les lignes
Diffusée en simultanée mardi 2 décembre au soir sur TMC, L’Équipe, TV5 Monde, Society+ et YouTube en plus d’être accessible sur TF1+, "Têtes plongeantes" se voulait un électro choc dans le paysage médiatique. L’objectif du documentaire est simple : démocratiser la prise de parole sur le sujet de la santé mentale. Trop de personnes souffrent de ces troubles dont une grande majorité garde cela secret, alors que l’un des remèdes reconnus, même s’il n’est pas miracle, est le fait d’en parler à des professionnels. Il n’est pas question ici de guérir les personnes touchées, mais de leur donner confiance pour qu’elles puissent en faire part en consultant des professionnels. Le documentaire sert aussi à mettre en lumière le sujet de la santé mentale auprès des sportifs qui est toujours tabou. Selon la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels, 20% à 35% d’entre eux subiraient un trouble de la santé mentale au cours de leur carrière.
Des sportifs professionnels qui prennent la parole
L’intérêt de ce documentaire résulte principalement de ses participants. Au programme, pas de professionnels de la santé, mais des joueurs de football professionnels, retraités ou en activité. Raphaël Varane, Olivier Giroud, Samuel Umtiti, Blaise Matuidi, Djibril Sidibé, tous les cinq champions du monde, ainsi que Gaëtane Thiney, ancienne joueuse internationale avec 163 capes. Invités à témoigner des troubles de la santé mentale auxquels ils ont été confrontés au cours de leur carrière, les sportifs sont en binôme, accompagnés par trois jeunes qui ont également une expérience de mal-être mental.
Réalisé par Lenny Grosman et écrit par Ronan Boscher, le documentaire a été coproduit par Booska-P et So Foot. Ce projet s’inscrit parfaitement dans la lignée des actions des champions du monde qui réunis en un collectif, Génération 2018, est impliqué dans la promotion de l’aide sur la santé mentale auprès des jeunes de 11 à 24 ans. La morale du documentaire est d’encourager les jeunes à parler, à s’occuper de leur santé mentale, car si un footballeur professionnel peut être victime d’un trouble psychologique, tout le monde peut l’être.