Le Duc de Boulogne continue de régner. Le rappeur Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, a pris d’assaut Paris La Défense Arena (la plus grande salle d’Europe), sept ans après s’y être déjà produit (en 2018). Pour son retour sur scène (hors festival), le rappeur de 48 ans s’est montré généreux. Trois concerts : les 10, 11 et 12 octobre 2025, devant environ 40 000 spectateurs chaque soir. B2O a su présenter un show digne de ce nom à ses fans. Intitulé Némésis, nom de la déesse grecque de la colère et de la justice, il a su être à la fois monumental et symbolique. De quoi célébrer ses trente ans de carrière de la plus belle des manières.

Une entrée de conquérant
Il est environ 21 heures lorsque les lumières s’éteignent. Le roi du rap français surgit sur l’écran géant de 1 500 m², capé, cuirassé, d’abord à l’écran avant d’entrer en scène, et pas de n’importe quelle manière. Tout à coup, le Duc apparaît, perché sur une passerelle, à plusieurs mètres du sol, vêtu d’une cape rouge et d’un bustier de gladiateur. Dressé face à la foule tel un guerrier, c’est en descendant qu’il entame son concert, en commençant par son célèbre titre : A.C. Milan.
Une setlist de qualité
Une fois lancé, Booba déroule ses classiques : Friday, Sale Mood, Tombé pour elle, Kalash ou encore Paradis. Les titres s’enchaînent, portés par un public en folie. Malgré tout, on connaît Booba et on devait s’y attendre... Étant souvent en clash, peu de guests étaient présents lors de ces trois concerts. Cependant, quelques-uns ont répondu présent, comme Bramsito ou encore le groupe Trade Union, avec qui il a interprété le morceau Au bout de mes rêves.
Après plus de deux heures à enchaîner les hits et à déployer une énergie folle, Booba conclut son concert sur une note plus douce. Sur scène, un orchestre s’invite pour l’accompagner sur les derniers morceaux : Comme une étoile, Petite fille et, moment émotion, une version réinterprétée de 92i Veyron. Là, pas de cris, pas de chaos, juste la musique qui te prend aux tripes.
Pour conclure en apothéose, il balance Dolce Camara… trois fois. Petit twist : pas de SDM pour partager le flow habituel, ce qui laisse un léger goût d’inachevé. "La piraterie n’est jamais finie", clame Booba avant de disparaître en coulisses. Clap de fin sur une soirée mémorable, qui rappelle pourquoi le Duc des Hauts-de-Seine reste un incontournable du rap français, même après toutes ces années.
La fin d’une ère ?
Quand Booba lâche : "C’est peut-être mon dernier concert. En tout cas, on ne va pas se revoir avant un bon moment", un frisson parcourt la Défense Arena. Instant viral garanti : la phrase fait le tour des réseaux sociaux en quelques secondes. Sur Musicast et toutes les plateformes spécialisées, les analyses fusent : adieu définitif ou simple pause stratégique avant un retour fracassant ?
L’histoire du rap est pleine de retours surprise, mais le ton du Duc de Boulogne sonnait… sincère. En remerciant tous ceux qui l’ont suivi, en précisant qu’il risquait d’oublier du monde mais que chacun reste dans son cœur, il a vraiment semblé tourner une page. Une authenticité qui a touché même ses plus farouches détracteurs.