Sur TikTok, tout peut devenir une théorie. Et la dernière lubie de l’algorithme pourrait bien se cacher...derrière vos oreilles. Selon une rumeur virale, les boucles d’oreilles en perles seraient à l’origine de votre célibat chronique. Élégantes, brillantes, vaguement bourgeoises : elles enverraient un message bien trop fort pour les prétendants de 2025. Trop chic, trop froide, trop "je sais ce que je veux". Apparemment, porter des perles, c’est le nouveau ghosting.

La perle : un bijou, un message
Tout est parti de vidéos postées par la créatrice @merp (1,6 million d’abonnés sur TikTok), s’interrogeant, avec beaucoup d’ironie, sur l’absence totale de DM dans ses messages. Boucles d’oreilles nacrées, collier Chanel-esque, bracelets délicats : elle est littéralement recouverte de perles. Et donc, selon cette "pearl earring theory", beaucoup trop inaccessible. Voilà donc le cœur de la "théorie de la perle" : ce bijou en apparence inoffensif serait une menace pour l’égo masculin.
Dans les commentaires, ça ricane et ça théorise. "L’énergie perle" ferait fuir les hommes, pas parce qu’ils n’aiment pas ça, mais parce que les bijoux en perles donnent l’impression d’une femme coûteuse, raffinée et donc potentiellement difficile à séduire. Autrement dit : elle ne va pas rire à leur blague sur leur ex ou s’extasier devant leur story de muscu.
L’élégance qui intimide
Mais pourquoi tant de drama autour d’une nacre ? Parce que les perles n’ont jamais été neutres. Ce n’est pas nouveau : la perle a toujours eu une aura. Avant l’invention des perles de culture, il fallait littéralement ouvrir des huîtres pour en trouver une et souvent sans succès. Résultat ? Symbole de rareté, de pouvoir et d’élite, la perle ornait les cous royaux, les tiares papales et les portraits d’impératrices. À l’époque, porter une perle, ce n’était pas du style. C’était du statut.

Les perles sont à la féminité ce que le costume est à la virilité : un code social, une posture. Pas étonnant qu’on les retrouve dans les portraits d’icônes inaccessibles. Même démocratisées par Coco Chanel au XXe siècle, les perles n’ont jamais perdu ce petit je-ne-sais-quoi de "femme qui sait". Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s ? Pure icône. Et aujourd’hui encore, les perles s’invitent dans des looks à la fois punk, minimalistes ou granny chic, mais elles gardent ce vernis de classe et de self-control. Et c’est précisément ce que la nouvelle génération en pleine crise du dating trouve intimidant.
C’est pas toi, c’est tes boucles d’oreilles
Mais si cette tendance fait autant de bruit, c’est aussi parce qu’elle réveille un vieux réflexe : le besoin d’expliquer l’inexplicable dans le chaos amoureux. Si je suis célibataire, ce n’est pas parce que l’époque est confuse, que les applis épuisent tout le monde ou que les standards ont changé. Non. C’est peut-être juste à cause de mes boucles d’oreilles. C’est absurde et donc parfait pour TikTok. Et pourtant, derrière cette théorie bancale, il y a une vraie réflexion. La théorie des perles, comme celle des ongles rouges ou des "resting bitch face", interroge les projections genrées qu’on colle aux corps féminins. Il suffirait d’un accessoire pour décider si une femme est cool, chaude, distante ou approachable. Résultat ?
Beaucoup retournent la théorie pour mieux s’en moquer. Elles assument leur "pearl energy" comme une armure précieuse : un filtre à mecs fragiles. Une sorte de test de compatibilité intégré. Au fond, ce n’est pas la perle qui fait peur. C’est la femme qui n’a pas besoin de séduire pour exister. Et si vous portez des perles, vous savez déjà que votre valeur ne dépend pas de leur regard. Alors portez-les. Longues, rondes, baroques, vintage, fakes ou héritées. Pas pour eux. Pour vous.
Porter ou ne pas porter des perles, telle est la question
Spoiler : la bonne personne ne paniquera pas devant vos bijoux. Elle dira peut-être que vous êtes intimidante et ajoutera : "c’est ce que j’aime le plus chez toi". Alors oui, portez vos perles. Ou vos Crocs et votre gros sweat. Ce qui compte ? Que vous vous sentiez vous-même. Pas une version adoucie pour éviter de bousculer des egos fragiles. Parce que celui qui flippe devant un collier de perles, n’aurait probablement pas supporté votre cerveau et votre girlboss attitude.
