Sans nul doute l’un des projets les plus ambitieux du cinéma français (du moins cette année). Chien 51 a fait son entrée en salle ce mercredi 15 octobre. Ce film de science-fiction, réalisé par Cédric Jimenez, est porté par deux têtes du cinéma français : Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos. Ces deux acteurs phares n’ont évidemment pas été les seuls à l’œuvre et ont été soutenus par Louis Garrel et Romain Duris. Cette adaptation du roman de Laurent Gaudé, publié en 2022, suit de près l’enquête de deux policiers qui ont pour but de trouver qui a bien pu tuer l’inventeur d’une IA révolutionnaire.

Un synopsis percutant
Direction Paris dans "un futur proche" divisé en trois zones. L’objectif est de diviser les habitants selon leur classe sociale (très radicale). Dans un tel environnement, je ne vous choquerai pas si je vous révèle que l’ambiance est lourde et anxiogène, notamment à cause de cette fameuse IA qui gère la sécurité. Le soir du meurtre de son créateur, le mystère règne, personne ne sait qui a effectué ce crime. Malgré tout, un principal suspect est identifié : Jon Mafram, chef d’un groupuscule "terroriste Dès le lendemain, un autre cadavre est déclaré, ce qui va forcer Zem et Salia (les policiers), qui sont aux antipodes, à lier leurs forces pour régler cette affaire.
Un film attendu au tournant
Pour ce long-métrage, le réalisateur (qui a également réalisé Bac Nord) a mis les petits plats dans les grands... et pour ce faire, il n’a pas hésité à mettre la main au porte-monnaie. 42 millions d’euros de budget. De quoi miser, en grande partie, sur la décoration et les effets visuels. "L'ambition de Cédric Jimenez n'était pas de faire un film futuriste, mais de parler d'un présent augmenté. Comme Paris est une ville-musée, très identifiable par son architecture haussmannienne, l'écueil aurait été de tomber dans une science-fiction qui déconnecte les gens du réel", confie Jean-Philippe Moreaux, chef décorateur de Chien 51 (propos recueillis par BFMTV).
Un mauvais départ
Même s’il est sorti que depuis mercredi, le film a déjà fait face à certaines critiques. Le réalisateur admet s’être éloigné du récit du livre, bon au moins il assume et c’est du cinéma, de la fiction donc rien d’étonnant. Cependant, malgré un bon début, ce long-métrage ne fait pas l’unanimité. Premier souci (et pas des moindres) : Jimenez semble complètement dépassé par son propre film. Chien 51, c’est un peu un puzzle sans notice, on ne capte ni où on est, ni pourquoi les persos font ce qu’ils font. Résultat : l’enquête, la mise en scène et même la dystopie partent en vrille.
L’univers ne ressemble à rien : entre une “zone 3” filmée façon Marseille et un centre-ville de vieille science-fiction, tout sonne faux. Les personnages manquent de consistance, les dialogues tombent à plat, et même les scènes d’action ou de romance paraissent vides. Et puis franchement, faire un film sur une IA toute-puissante sans rien dire sur le sujet, fallait le faire. Chien 51 se prend pour Blade Runner ou Minority Report, mais finit par ressembler à un mauvais Luc Besson, voire à une pub géante pour Lacoste (qui habille littéralement tout le monde à l’écran). Adèle Exarchopoulos fait ce qu’elle peut, mais sans vrai personnage, c’est peine perdue. Ironie du sort : dans le roman de Laurent Gaudé, le monde est contrôlé par une entreprise privée, un détail que Jimenez a totalement zappé. Dommage, c’était sûrement la partie la plus intéressante de l’histoire. À vous de vous faire votre propre avis.