All’s Fair, la nouvelle création de Ryan Murphy (Glee, American Horror Story), plonge au cœur d’un cabinet d’avocats new-yorkais où s’entremêlent pouvoir, scandales et rivalités féminines. Au casting, une surprise de taille : Kim Kardashian, qui troque sa vie d’influenceuse pour une robe d’avocate ambitieuse et redoutable. Entre glamour, tensions et rebondissements à la Murphy, All’s Fair promet d’en faire parler pour le meilleur ou pour le pire. Navet, c’est ainsi que les cinéphiles désignent familièrement les œuvres audiovisuelles pour lesquels ils n’éprouvent pas de plaisir. All’s Fair en est un gros. Et pourtant, Kim Kardashian oblige, elle est devenue culte avec 101 millions de vues sur sa bande annonce.
Une déception massive
Catastrophe industrielle, la comédie judiciaire regroupe Kim Kardashian, Sarah Paulson, Naomi Watts, Niecy Nash-Betts, Glenn Close, Teyana Taylor… Un casting somme toute assez prometteur. Célèbre pour des séries emblématiques comme Glee, American Horror Story ou 9-1-1, Ryan Murphy n’a été que rarement décevant dans sa production. Mais comme on dit souvent, il y a une première fois à tout…
Ce 4 novembre, sa série judiciaire a été massacrée par le public et la critique. Elle revisite les procédures de divorce avec deux cabinets rivaux à Los Angeles. Un trio d’avocate, lassées de travailler sous la botte des hommes, monte un cabinet qui devient un empire. Signée pour Disney+, ce projet kitch à souhait a pour but de séduire comme agacer avec des plaidoiries digne d’un défilé où Louboutin et code civil se font face. Le réalisme se fait la malle au profit du luxe à outrance et de l’ostentatoire. Lucy Mangan signe dans The Guardian : "Je ne pensais pas qu’il était encore possible de faire une série aussi mauvaise."
Des ambitions déchues
Promise comme un symbole de féminisme, la série se révèle être un autre exemple de male gaze ou regard masculin théorisé par Laura Mulvey en 1975. En effet réalisée par trois hommes : Ryan Murphy, Jon Robin Baitz et Joe Baken, celle-ci impose une perspective masculine. Les personnages féminins y sont sexualisés avec des prises de vue qui s’attardent sur les formes de la femme. Malgré cela, le scénario en fait une représentation caricaturale et misandre avec des personnages sans véritable fond, qu'ils soient féminins ou masculins.
Présentes uniquement par leurs corps, les personnages de Naomi Watts et Kim Kardashian sont inexpressives et leurs répliques creuses manquent d’intérêt. The Telegraph commente : "Oubliez le facteur X : Kardashian a un facteur Zzzz qui endort quiconque l’écoute." Le personnage de Niecy Nash détonne avec humour mais reste ancré dans le stéréotype de la femme bruyante et insolente. La série se fait miroir d’une société qui confond émancipation et luxe mais aussi puissance et apparence dans un condensé de tout ce que notre génération adore détester : le glamour et la starification du vide.
Une pointe de réalité
Outre sa carrière de star de la télé-réalité, Kim Kardashian se révèle coproductrice de la série et actrice dans le rôle de l’avocate en chef Allura Grant. Au-delà de ce projet, elle étudie le droit depuis 2018 pour marcher dans les pas de son père. Elle attend actuellement ses résultats du barreau sans passage à la faculté comme le permet la loi de Californie. Une coïncidence de calendrier trop belle pour être hasardeuse mais typiquement hollywoodienne.