Beaucoup pensent que l’intelligence artificielle (IA) risque de remplacer ou de supprimer plusieurs métiers. Ils ne pensaient pas si bien dire… C’est une première mondiale ! En Albanie, le Premier ministre, Edi Rama (au pouvoir depuis 12 ans et confirmé pour un quatrième mandat en mai), a annoncé la nomination d’une ministre générée par l’IA. Le nom de celle-ci est Diella, qui signifie "soleil" en albanais. Sa nomination a été annoncée par Edi Rama lorsqu’il présentait son nouveau gouvernement, lors d’un meeting de son mouvement : le Parti socialiste (qui a remporté une large victoire aux élections législatives). "Diella est le premier membre (du gouvernement) qui n'est pas présent physiquement, mais créé virtuellement par intelligence artificielle", a déclaré Edi Rama.

Ses missions
Les tâches de Diella ne sont pas minimes, vous l’aurez bien compris. "Elle sera chargée de toutes les décisions relatives aux appels d’offres des marchés publics" a souligné le Premier ministre. Son but principal : lutter contre la corruption. "Avec ce ministre IA, les appels d’offres publics seront exempts de corruption à 100 % et chaque dossier public soumis à la procédure d’appel d’offres sera parfaitement transparent, lance Edi Rama.
À noter que ce petit pays des Balkans occupe la 80ᵉ place de l’indice de la corruption de Transparency International. Pour être plus clair, c’est le 80ᵉ pays le plus corrompu du monde. Connu pour ses crimes organisés mondiaux (blanchiment d’argent…) et le trucage des élections, Diella risque d’avoir du pain sur la planche (si nous partons du principe qu’elle n’est elle-même pas corrompue). Elle sera également en capacité d’évaluer les appels d’offres et pourra "recruter des talents dans le monde entier".
Une IA déjà connue en Albanie
Avant d’être ministre, cette femme (habillée en costume traditionnel albanais) avait été lancée en janvier dernier en tant qu’assistante virtuelle. Son principal objectif était d’aider la population à utiliser la plateforme officielle e-Albania, qui fournit des documents officiels et divers services. Jusqu’à présent, elle a aidé à l’émission de 36 600 documents numériques et a fourni près d’un millier de services sur la plateforme, d’après les chiffres officiels.
Edi Rama doit présenter son nouveau gouvernement dans les prochains jours. La lutte contre la corruption est un critère clé de la candidature de l’Albanie à l’entrée dans l’Union européenne. Son Premier ministre ambitionne de faire entrer ce pays de 2,8 millions d’habitants dans l’U.E. d’ici 2030.