La seconde main. Deux mots qu’on entend partout, presque comme un nouveau réflexe du quotidien. Vinted, LeBonCoin et d’autres ont réussi à transformer ce simple “je vends / j’achète” en un véritable mode de vie. Aujourd’hui, faire de la place chez soi, dénicher une pépite ou revendre une pièce oubliée au fond du placard, ce n’est plus juste une bonne affaire : c’est une façon de consommer autrement, de prendre part à un mouvement qui dépasse le simple portefeuille.
La seconde main en plein boom
Le marché de l’occasion explose, et ce n’est pas un hasard. Selon Bpifrance, le secteur pèse déjà plusieurs milliards d’euros. On achète d’occasion pour économiser, oui, mais aussi pour éviter de participer à la course permanente du neuf. Résultat : Vinted affiche une croissance spectaculaire, +61 % de chiffre d’affaires entre 2022 et 2023, et un bénéfice net qui a quadruplé en 2024, atteignant 76,7 millions d’euros. Une preuve de plus que la seconde main séduit, et qu’elle peut être aussi rentable qu’un magasin classique.
La bonne affaire qui devient un mode de vie
À l’origine, Vinted, c’était le vide-dressing digital. Aujourd’hui, c’est presque une routine à part entière : on poste, on négocie, on vend, on rachète… un vrai petit écosystème personnel. Beaucoup ne cherchent même plus seulement à “faire une bonne affaire”, mais à consommer différemment, à tester de nouveaux styles, à renouveler leur dressing sans exploser leur budget. LeBonCoin, de son côté, reste le grand terrain de jeu de l’occasion. Ici, tout s’achète, tout se vend : meubles, livres, téléphones, plantes, voitures. C’est la plateforme où on trouve aussi bien la bonne affaire que l’objet introuvable ailleurs, un endroit où chaque annonce raconte un petit morceau du quotidien.
La seconde main, un vrai geste anti fast-fashion
Et derrière cette vague seconde main, il y a un vrai mouvement de fond : celui de refuser la fast-fashion. Ces vêtements qui s’abîment en trois lavages, ces collections qui changent toutes les deux semaines… Beaucoup n’en veulent plus. Acheter d’occasion devient alors un réflexe simple : on vend au lieu de jeter, on récupère au lieu de racheter du mauvais neuf, on donne une deuxième vie à des objets qui en ont largement encore une. C’est écologique, oui, mais sans que ça devienne un geste compliqué ou culpabilisant. Un jean ressuscité, un pull récupéré, un téléphone reconditionné… c’est autant de déchets en moins et autant de ressources préservées. Et surtout, ça permet souvent d’avoir mieux : des matières plus solides, des marques de qualité, des pièces qui durent. Finalement, consommer autrement ne veut pas dire renoncer au style ou au plaisir d’acheter. C’est juste une manière plus cohérente de le faire.
Quand l’occasion se transforme en business
Pour certains, la seconde main dépasse le simple “je vends ce que je ne mets plus”. De plus en plus d’utilisateurs transforment Vinted en véritable business : achats en lots, revente plus chère, pièces rares dénichées en brocante pour être revendues en ligne. Slate a même montré que l’économie du “resell” crée ses propres codes : influenceurs, spéculation sur certaines marques, petites boutiques improvisées depuis un salon. Et ça, Vinted l’a bien compris. Selon RMC/BFM conso, la plateforme ne s’arrête plus aux vêtements : elle se lance désormais sur les téléphones, la déco, les livres, avec l’objectif clair de rivaliser avec LeBonCoin. Une mutation qui confirme que l’occasion n’est plus un simple coin du web, mais un marché à part entière.
Une nouvelle façon de consommer, plus libre et plus consciente
Ce qui ressort de tout ça, c’est qu’on n’achète plus de la même façon qu’avant. On prend le temps, on compare, on revend, on fait circuler les objets au lieu de les accumuler. On ne veut plus forcément du neuf, mais du sens, de la qualité, du durable… sans se ruiner pour autant. Vinted et LeBonCoin ne sont plus juste des plateformes : ce sont des outils qui accompagnent une vraie transformation. Un moyen de consommer sans culpabiliser, d’avoir de belles pièces sans payer plein pot, et de participer à notre échelle à une façon plus intelligente de faire vivre nos objets.