Depuis ce retour en octobre 2022 après 14 ans d’absence, de nombreuses stars sorties du château ont vu le jour comme : Pierre Garnier, Helena, Lénie, Marguerite ou encore Marine gagnante de la saison 2024. L’école du show, des paillettes et du buzz. Mais derrière les sourires... Les réseaux se transforment en rings de commentaires. Applaudissements d’un côté, haine gratuite de l’autre. Ce retour n’est pas dû au hasard : comme l’expliquent plusieurs anciens candidats, la Star Academy reste un tremplin unique. Mehdi, éliminé récemment, racontait dans une interview sa plus grande déception : “j’avais zéro pancarte”, preuve que le public est devenu plus sélectif, plus exigeant, plus engagé. La notoriété ne tient parfois à presque rien, et chaque prime redistribue les cartes.
L’engouement autour de la Star Academy
Sur TikTok, Twitter, Insta… tout est disséqué. Le hashtag #StarAcademy génère des millions de vues sur X à chaque prime, et sur TikTok. Les candidats deviennent des phénomènes, mais aussi des cibles. Duos chantés, mèmes, challenges, extraits de cours partagés en boucle… Les fans créent des comptes dédiés, remixent les performances et font revivre les moments “cultes” du château. Vingt ans après, la Star Ac rassemble encore : les trentenaires nostalgiques de 2001 la regardent désormais avec leurs enfants. Il existe un abonnement qui permet de suivre le quotidien des élèves en live, de manière permanente, ce qui rend la chose d’autant plus immersive.
Et ce succès ne tient pas qu’à la nostalgie : comme l’explique un article des Échos, la production a délibérément modernisé le format. Décors revus, rythme accéléré, coaching renforcé, narration plus feuilletonnante… La machine s’est adaptée à la consommation numérique. La Star Academy n’est plus seulement un programme télé : c’est un écosystème qui vit autant en direct à l’antenne que dans les trends TikTok. TF1 a même admis avoir pensé chaque prime comme un “générateur de moments partageables”, parfaitement calibré pour les réseaux. Résultat : un public élargi, plus jeune, plus connecté, que la version 2000 n’aurait jamais pu toucher.
La face sombre
La Star Academy, c’est aussi le revers du strass : le cyberharcèlement en prime time.Sous chaque extrait posté, les commentaires explosent : insultes, moqueries, menaces. Derrière les paillettes, certains élèves deviennent des cibles publiques. En 2024, Ebony Cham a subi une vague d’attaques racistes et sexistes après ses prestations. En 2025, Ema fait face à un harcèlement massif dès sa nomination, accusée à tort d’être “favorisée”. Des milliers de messages haineux, parfois relayés par des fans d’autres candidats. Ce phénomène est si violent que les candidats eux-mêmes racontent le choc.
Ema, par exemple, expliquait avoir découvert “des centaines de critiques” le soir même de sa sortie, seule à l’hôtel après des semaines coupée du monde. Un retour brutal à la réalité qu’elle décrit comme : “dur… vraiment dur, ça peut détruire des vies”. Et elle n’est pas la seule. Les proches doivent parfois intervenir publiquement pour calmer les foules. La simple nomination d’un élève devient un prétexte à déferlement. La Star Ac n’est plus seulement un concours de chant : c’est un miroir des violences en ligne qui gangrènent nos écrans.
Pourquoi ça explose ?
À la Star Academy, tout est filmé, commenté, disséqué. Télé-réalité = vie privée publique. Le château devient une vitrine, chaque geste un sujet de débat. Et avec les réseaux, tout va plus vite : réactions instantanées, jugements en direct, emojis comme balles perdues. L’anonymat protège, la passion déchaîne : un mélange explosif qui libère une haine sans filtre. La production le sait : comme le révèle une analyse du Figaro, le succès moderne de la Star Ac repose aussi sur cette intensité émotionnelle. Le public ne choisit plus seulement un chanteur, il “adopte” une personnalité. Les professeurs, les répétitions, les larmes, les conflits deviennent une dramaturgie quotidienne. Plus il y a d’attachement, plus il y a de division et donc de buzz. Les candidats, eux, jonglent entre lumière et vertige, entre le rêve de percer et le risque d’être brisé. Faut encaisser les likes… et les coups.
Et maintenant ?
Il ne suffit pas de regarder : sensibiliser, modérer, éduquer, c’est la clé. Apprendre à scroller sans détruire, à liker sans humilier. Encourager un public critique mais bienveillant, capable de célébrer le talent sans tomber dans la haine. Applaudir oui. Menacer non. Les réseaux peuvent être un terrain de jeu… ou un ring. À nous de choisir lequel.