C’est reparti pour une nouvelle édition du Prix Joséphine, cette récompense qui célèbre la musique autrement. Ici, pas de logique commerciale ni de tops Spotify : juste des albums qui bousculent, émeuvent, surprennent. Pour cette 4e édition, c’est le monument de l’électro française Laurent Garnier qui préside un jury composé d’artistes et de pros de la musique. Dix finalistes viennent d’être dévoilés et autant vous dire que la sélection est aussi éclectique qu’excitante. Rendez-vous le 30 septembre à l’Olympia pour connaître le grand gagnant en attendant, on vous met l’eau à la bouche avec ce prix qui fait du bien à nos oreilles.
Un prix pas comme les autres
Créé en 2022 par Christophe Palatre et Frédéric Junqua, le Prix Joséphine s’est donné pour mission de révéler les œuvres musicales les plus marquantes de l’année. Il tient son nom de Joséphine Baker et du morceau culte Osez Joséphine d’Alain Bashung, symboles d’audace et de liberté. Le jury est composé exclusivement d’artistes et de journalistes qui choisissent les albums finalistes, en toute indépendance et sur des critères purement artistiques.
Chaque année, le prix distingue "le meilleur album de l’année", qu’il s’agisse d’un premier coup d’éclat ou d’un disque à la maturité éclatante. En 2024, c’est Nini de Bonnie Banane qui avait conquis le jury, tandis que le Prix des 18/20 ans, remis par un panel de jeunes jurés, avait été attribué à Saison 00 de Luidji.
Theodora, Oklou et Miki : les favorites de l’édition 2025
Parmi les dix finalistes du Prix Joséphine cette année, deux artistes sortent clairement du lot. D’un côté, Theodora, 21 ans à peine, s’impose comme la révélation de l’année. Sa première mixtape Bad Boy Lovestory a fait mouche, portée par un tube certifié platine (Kongolese sous le label BBL) et un mélange d’influences audacieuses : UK Bass, zouk, rock alternatif, variété française et bouyon antillais. Résultat : une proposition à la fois engagée, hybride et ultra fédératrice.
Face à elle, Oklou fait figure de favorite. Après avoir marqué les esprits en pleine pandémie avec Galore, elle revient avec Choke Enough, un second album qui confirme son statut de pionnière de l’hyperpop. Déjà saluée à l’international, elle pourrait décrocher une victoire aussi méritée que symbolique pour les musiques électroniques et alternatives françaises.
Ces talents qui peuvent surprendre
Mais attention aux outsiders. Miki, 26 ans, pourrait bien créer la surprise. Avec son EP Graou, elle mêle hyperpop abrasive et confessions intimes. Ses singles Échec et mat et Cartoon Sex l’ont propulsée sur le devant de la scène, faisant d’elle une prétendante très sérieuse au titre. Autour de ce trio, la sélection 2025 brille par sa richesse et sa singularité. Laura Cahen nous embarque dans un folk moderne aux accents cinématographiques avec De l’autre côté. Wallace Cleaver propose un rap introspectif et littéraire, porté par le piano, dans Merci.
Arthur Fu Bandini navigue entre chanson, dub et poésie brute dans un EP inclassable. Gabi Hartmann, quant à elle, fait évoluer son univers jazz vers la folk et la soul dans La Femme aux yeux de sel. Autre figure marquante : Marie Davidson, toujours aussi radicale, qui explore les tensions de notre époque sur fond d’électro coup-de-poing avec City of Clowns. Enfin, Ino Casablanca tisse un lien entre rap, exil et influences nord-africaines dans Tamara, tandis que Blasé signe Blablabla, un premier album groovy, ambitieux et résolument libre.
Un jury d’artistes de qualité
Fidèle à son esprit libre et indépendant, le Prix Joséphine se distingue par son jury 100 % artistes. Pas de pros de l’industrie ou de calculs marketing ici : uniquement des musiciennes et musiciens engagés dans la création, qui jugent les albums pour ce qu’ils sont vraiment.
Autour de lui, un jury éclectique et inspirant : Anetha, Jaklin Baghdasaryan, Lewis OfMan, Lous & The Yakuza, Margot, Mélissa Laveaux, Nk·F, Oli et Voyou. Un panel aussi riche que la sélection 2025 ! Le concert exceptionnel sera retransmis sur FIP, partenaire fidèle du Prix Joséphine. Autant dire qu’on a hâte de découvrir qui repartira avec le titre d’album de l’année.