Cette adoption par le Sénat marque une étape cruciale dans la lutte contre les excès de la fast fashion, un phénomène qui a pris de l'ampleur avec l'essor du commerce en ligne. La France se positionne ainsi comme un acteur clé dans la régulation de pratiques commerciales souvent critiquées pour leur impact environnemental et social.

Fast fashion, c’est fini ? Les objectifs de la loi qui veut tout changer
Derrière ce texte, l’objectif est clair de ralentir la prolifération de vêtements à bas coût, produits à grande échelle, et expédiés depuis l’étranger, en particulier depuis des plateformes en ligne qui multiplient les collections. L’examen parlementaire a ainsi mis en lumière les écarts colossaux entre Shein et les acteurs traditionnels du secteur, avec plusieurs milliers de nouvelles références mises en ligne chaque jour.
La loi cherche également à sensibiliser les consommateurs aux impacts négatifs de la fast fashion, en encourageant une prise de conscience collective sur les enjeux environnementaux et sociaux. En ciblant spécifiquement les pratiques de Shein, le législateur espère envoyer un signal fort aux autres acteurs du marché.
La loi anti-fast fashion : quelles mesures pour un avenir plus durable ?
La future législation propose un arsenal de mesures. Les entreprises concernées devront mieux informer les consommateurs sur les conséquences écologiques de leurs achats. Des pénalités financières s’appliqueront progressivement aux vêtements ayant un impact environnemental élevé, avec un système de bonus-malus allant jusqu’à 10 euros par article d’ici 2030. Cette "écocontribution" vise à décourager la production massive et peu durable.
Les entreprises devront se conformer à des normes strictes en matière de transparence et de traçabilité de leurs produits. Cela inclut la divulgation des conditions de production et des matériaux utilisés, permettant ainsi aux consommateurs de faire des choix plus éclairés.
Fast fashion : la pub bientôt limitée pour protéger la planète
Toute publicité en faveur de la mode ultra-éphémère sera interdite, et les influenceurs qui en feraient la promotion s’exposeront à des sanctions. Une disposition sur laquelle plane néanmoins une incertitude juridique, certains observateurs questionnant sa conformité au droit constitutionnel.
Cette mesure vise à réduire l'influence des campagnes marketing agressives qui poussent à la surconsommation. Les influenceurs, souvent critiqués pour leur rôle dans la promotion de produits peu durables, devront désormais se conformer à ces nouvelles règles sous peine de sanctions.
Les obligations légales pour les plateformes en ligne
Le texte prévoit aussi d’imposer de nouvelles obligations aux plateformes en ligne, avec un encadrement accru de leurs pratiques commerciales. Une autre mesure, plus inattendue, concerne la création d’une taxe de deux à quatre euros sur les petits colis envoyés depuis des pays hors Union européenne. Ce dispositif, bien que susceptible d’être ajusté lors de la suite du processus législatif, élargit le champ des entreprises visées, incluant notamment d’autres acteurs asiatiques comme Temu.
Ces nouvelles obligations incluent également la mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts pour garantir le respect des droits des travailleurs et des normes environnementales. Les plateformes devront ainsi assurer une meilleure traçabilité de leurs produits et de leurs processus de production.