Un nouveau genre de friperie a vu le jour : les fripes issues du cinéma. Dans ces boutiques, des centaines de pièces issues des tournages de films et séries françaises sont en vente, dans un état quasiment neuf. C’est même parfois des éléments de décor réutilisables que l’on trouve dans ces magasins, en vente ou en location et à destination à la fois des professionnels et des particuliers. La création de ces lieux a notamment été poussée par le besoin de réduire l’empreinte carbone de l’industrie du cinéma.
Shoppez des costumes de films à La Loge
Installée dans le 9ème arrondissement de Paris, La Loge est la première friperie française vendant des vêtements de tournages de films, séries, ainsi que de publicités et vidéos Youtube. Les créatrices de La Loge, Sarah Gélin et Mélody Collange, ont ouvert la boutique en juin 2025. Elles expliquent pour Franceinfo avoir du "créer de toute pièce" le système de réapprovisionnement de La Loge, pour "se fournir essentiellement chez les productions", contrairement aux friperies classiques qui chinent pièce par pièce ou achètent des ballots de vêtements au kilo. En boutique, chaque vêtement est étiqueté selon la production de laquelle il vient, et parfois même avec le nom du personnage.
Les décors de La Ressourcerie du cinéma
De son côté, La Ressourcerie du cinéma à Montreuil (93) s’occupe de récupérer et revendre les décors utilisés sur les plateaux de tournage. Le lieu est créé en 2020 par Karine d’Orlon de Polignac, ancienne photographe et fan de cinéma, et Jean-Roch Bonnin, ancien accessoiriste. Dans un hangar de plus de 1 300 m2, ces derniers stockent matériel et matériaux qui seraient d’ordinaire partis à la poubelle après le tournage. Sont collectés objets de décoration, portes, fenêtres ou encore matériaux de bricolage. Ces objets récupérés sont ensuite vendus ou loués aux professionnels de la culture et de l’évènementiel.
Une démarche à visée éco-responsable
La création de ces structures s’inscrit dans une volonté des productions audiovisuelles de réduire leur impact environnemental. En 2021, le think tank The Shift Project estime à 750 tonnes de CO2eq l’impact carbone d’un film français. Suite à cela, le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) impose aux bénéficiaires d’aides financières à la production d’effectuer deux bilans carbone. Un prévisionnel et l’autre définitif, après production. Si chaque long-métrage créé environ 15 tonnes de déchets, il est donc assez facile pour l’industrie de réduire une partie de son empreinte carbone en recyclant ses textiles et décors.